Chapitre 31 : So Awake - No more lies...

Publié le par Le Hibou

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A part aller en cours et faire quelques missions pour B., je ne bougeais plus de mon « chez moi » où Nadar m’attendait chaque soir. J’avais donc à présent une sorte de triple vie, mais bon jamais deux sans trois n’est-ce pas ? De nombreuses semaines avaient passées depuis que j’avais demandé à Nadar de rester avec moi. On pouvait à présent dire que nous étions un couple. D’ailleurs, j’avais donné cette excuse à Claire pour expliquer mes sorties de moins en moins nombreuses.

J’évitais soigneusement le bar de Saliha car je ne voulais pas lui lancer mon bonheur en plein visage alors que je connaissais ses sentiments. J’aurais trouvé ça sadique et surtout déplacé. C’est dingue quand même, je tue sans pitié mais, dès qu’il s’agit de sentiments, je me refuse à toute souffrance…. Je dois être vraiment étrange.

Ce jour-là, Nadar était parti très tôt et quand il revint, il me trouva en pyjama à manger des raisins secs devant la télévision. Il sourcilla et ajouta d’un ton presque parental :

- Dis donc, Lyse, tu as décidé de vivre en ermitage ?

Je le jaugeai entre taquinerie et surprise. Depuis quand s’intéressait-il à ma vie de recluse n’étant là pour personne hormis lui ?

- Je fais ce que je veux, Nadar !

Je n’étais pas récalcitrante mais j’attendais de voir où il voulait en venir. Je n’était pas encore parvenue à l’appeler par son « prénom » : Arth ; excepté dans les moments les plus tendres où je les murmurais contre son oreille. Le reste du temps, en particulier dans les conversations avec B., je continuais de l’appeler Nadar. Lui en revanche, avait trouvé « Lyse » très à son goût et l’utilisait régulièrement, sauf avec B. car on n’était jamais trop prudent.

- Ne m’agresse pas, fit-il en levant les mains. Mais comme je dois repartir en mission, je me disais que ça pouvait être bien pour toi de sortir et de voir du monde. En tout cas, ça ne te ferait pas de mal.

Je le concédais mais je n’avais envie de voir personne. Personne sauf mon meilleur ami que je n’avais pas vu depuis un long, trop long moment. Nadar partit et je ne pus m’empêcher de penser qu’il avait l’air étrangement préoccupé contrairement à l’ordinaire. Je n’y fit pas plus attention que ça d’autant plus que Davy répondit à mon appel. On se retrouva dans un parc où nous avions passé beaucoup de temps au début de notre amitié.

- Pas beaucoup de nouvelles, remarqua-t-il après que je l’ai rejoint.

- Je peux te retourner le compliment, fis-je en raillant.

Il sourit mais n’ajouta rien. Il avait appris à ne pas pousser trop loin ses questions et j’avais compris que lui aussi avait besoin de sa part de mystère. Mais cela n’empêcha pas la journée d’être au beau fixe. Cela faisait tellement de temps que je ne l’avais pas vu. Il devenait un peu ma bouffée d’oxygène et je bénis secrètement Nadar pour son idée.

Nous parlâmes jusqu’à ce que la nuit commence à tomber. Là je le raccompagnai à la gare car il avait choisi de prendre le dernier train pour Paris. Sur le quai, alors que nous attendions le fameux train, il me dévisagea comme s’il me voyait pour la première fois et ajouta :

- Tu ne me montreras jamais ton appartement, n’est-ce pas ?

- Je ne le montre à personne, tu le sais très bien.

Il hocha de la tête mais cela semblait réellement le turlupiner. Je décidai de ne pas y prêter plus d’attention que ça. Une fois le train parti, après moult signes de la main, je repartis à pied vers chez moi. J’étais suivie. Pas par Nadar, par un homme qui m’avait déjà suivi auparavant. Son allure m’était devenue familière mais il restait un inconnu. Je préférais ne pas montrer que je l’avais repéré pourtant je gardais une main sur la dague dans ma poche.

Il n’alla pas plus loin que ma rue. A quoi jouait-il ? Je ne cherchais pas vraiment. Je m’en occuperais plus tard car pour l’heure, je voulais retrouver Nadar. D’un autre côté, si ce type avait voulu me supprimer, il aurait eu mille fois l’occasion depuis le temps qu’il me suivait.

Quand je poussais la porte de mon appartement, Nadar n’était pas encore là. Je téléphonais pour commander deux pizzas pour le repas du soir. Trop fatiguée pour jouer la parfaite petite femme d’intérieur. Pourtant, quand Nadar rentra, je vis tout de suite qu’il était furax. Pour un peu de la fumée lui sortait par les oreilles. Il ressemblait aux dragons des dessins animés ou aux taureaux furieux dans les arènes. Il me fixa avec colère et me demanda :

     - Depuis quand tu pactises avec l’ennemi ?

 


Publié dans Nom de Code : Chanel

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